Élie Bédé des Fougerais

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Elie Bédé des Fougerais)
Elie Bédé des Fougerais
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 72 ans)
Activité

Élie Bédé des Fougerais (1595-1667) est un médecin du XVIIe siècle, raillé par Molière, sous le nom de Des Fonandrès.

Biographie[modifier | modifier le code]

Élie Bédé ou Béda était né à Paris le dans une riche famille protestante d'origine angevine. Il fut baptisé au temple de Grigny le suivant. Il était le troisième enfant de Jean Bedé de la Gourmandière (1563-1648), avocat au parlement de Paris, et de Marie d'Ailleboust (1575-1640). Il était affligé d'une boiterie des deux jambes. Né protestant, il se convertit en 1648 pour, au dire de Guy Patin, « ...faire fortune et avancer ses enfants. »[1].

Reçut docteur en médecine, comme son grand-père maternel, en 1621, il comptait dans sa clientèle « les plus grands noms de l'aristocratie et de la magistrature » et fut le premier médecin de Madame[2], belle-sœur de Louis XIV. Ces importants clients lui conféraient une aisance financière considérable. C'est sous le nom d’Élie Béda qu'il figure dans les registres de la Faculté de médecine. Il y rajouta ultérieurement Des Fougerais, du nom d'une terre héritée de son grand-père. Il se fit longtemps appeler Béda ou Bédé des Fougerais, puis Des Fougerais tout court pour se parer d'une fausse noblesse[3].

Comédie-ballet dans laquelle Molière se moque d'Élie Bédé

Un médecin contesté[modifier | modifier le code]

Il fut raillé par Molière dans sa comédie-ballet L'Amour médecin sous le nom de Des Fonandrès. « Comme Molière voulait déguiser leurs noms, il pria son ami Boileau de lui en forger de convenables. Boileau en composa en effet qui étaient tirés du grec, et qui indiquaient le caractère de chacun de ces messieurs. Il donna à Fougerais le nom de Des Fonandrès qui signifie tueur d'hommes... »[Note 1],[4].

Son confrère et contemporain Guy Patin le critiqua violemment à de nombreuses reprises dans ses lettres : « Maître Elie Béda des Fougerais, notre collègue mais grand charlatan... » ou « Je pense que si cet homme croyait qu'il y eût au monde un plus grand charlatan que lui, il tâcherait de le faire empoisonner. ». Ces charges virulentes n'étaient pas de simples malveillances car la Faculté elle-même lui infligea, par décret, une réprimande pour son charlatanisme. Il semble toutefois que l'accusation d'avoir provoqué l'avortement de la duchesse de Châtillon à l'aide de vomitifs, rapportée par Bussy-Rabutin[5], soit infondée[6].

Famille et décès[modifier | modifier le code]

Le dimanche , il épousa en premières noces, dans le temple de Charenton, Marie Androuet du Cerceau (1610-1650), fille de Jean Androuet du Cerceau, architecte et surintendant des bâtiments du roi et de Marie de Malapert[7]. Marie Androuet décéda à l'âge de 40 ans, laissant cinq enfants en bas âge sur les onze nés de ce mariage. Elie Bédé des Fougerais se remaria, cette fois à l'église catholique, le 29 mais 1651 avec Louise Trémollières, fille d'un conseiller secrétaire du roi, union dont naquit deux autres enfants.

Elie Bédé des Fougerais mourut à Paris le 20 aout 1667, à l'âge de 72 ans, dans sa maison du quai Guénégaud, proche de l'Hôtel de Nevers. À sa demande, il fut enterré en l'Église Saint-André-des-Arts auprès de sa seconde femme.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Des-Fon-andrès : Des - phonias [φονιάς] (meurtrier) - andros [άνθρωπος] (homme)

Références[modifier | modifier le code]

  1. Patin, p. 365
  2. Coquerel, p. 196
  3. Raynaud, p. 137
  4. Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Tome 1, Larousse, Paris p. 293 Lire en ligne
  5. Bussy-Rabutin, p. 138-139
  6. Raynaud, p. 138
  7. Jal, p. 340

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Guy Patin, Lettres choisies de feu Mr Guy Patin, t. 1, La Haye, H. Van Bulderen, , 430 p. (lire en ligne), p. 365
  • Roger de Bussy-Rabutin, Histoire amoureuse des Gaules, vol. 1, Paris, Mame et Delaunay-Vallée, (lire en ligne), p. 138-139
  • Maurice Raynaud, Les médecins au temps de Molière : mœurs, institutions, doctrines, Paris, Didier, , 488 p. (lire en ligne), p. 135-140
  • Athanase Coquerel fils, Histoire d'une rue de Paris : Société de l'histoire du protestantisme français. Bulletin historique et littéraire, t. XV, Paris, Agence centrale de la société, (lire en ligne), p. 196
  • Auguste Jal, Dictionnaire critique de biographie et d'histoire : errata et supplément pour tous les dictionnaires historiques d'après des documents authentiques inédits, Paris, H. Plon, (lire en ligne), p. 340
  • J-T Du Pasquier et D. Vatinel, « La famille Bédé de la Gourmandière et des Fougerais », Cahiers de généalogies protestantes, no 79,‎ , p. 140-147

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]